Le Guide pour optimisez et préparez votre retraite de chefs d'entreprise et dirigeants

La préparation de la retraite est un sujet complexe pour tout actif, mais elle devient particulièrement stratégique pour un chef d’entreprise, dont les revenus, le statut et la structure juridique influencent fortement les droits futurs. Contrairement aux salariés, les dirigeants ne bénéficient pas toujours d’un système automatique et protecteur : vous devez anticiper, choisir les bons dispositifs et mettre en place une stratégie cohérente pour assurer votre futur niveau de vie.

Dans cet article, nous abordons les spécificités de la retraite des chefs d’entreprise, les dispositifs disponibles et les meilleures pratiques pour optimiser son avenir financier.

Préparer sa retraite - Chef d’entreprise

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1. Pourquoi la retraite d’un chef d’entreprise est-elle plus complexe à préparer ?

La complexité vient principalement de trois facteurs :

Des statuts différents selon la forme juridique

  • TNS (Travailleur Non Salarié) : gérants majoritaires de SARL, entrepreneurs individuels, professions libérales.
    ➜ Cotisations souvent plus faibles mais pension de base moins élevée.

  • Assimilés salariés : présidents de SAS/SASU, gérants minoritaires de SARL.
    ➜ Meilleure protection sociale mais charges plus importantes.

Chaque statut entraîne des droits à la retraite différents, ce qui impose d’adapter sa stratégie.

Des revenus variables

Les chefs d’entreprise peuvent alterner :

  • des périodes de forte rémunération,

  • des phases de développement avec revenus faibles,

  • une partie de la rémunération prise en dividendes (qui ne cotisent pas pour la retraite).

Ces fluctuations impactent fortement la pension finale.

Un enjeu supplémentaire : la transmission et la continuité de l’entreprise

Lors du départ à la retraite, le dirigeant doit aussi penser :

  • à la transmission de l’entreprise,

  • à la valorisation du capital,

  • à la cession,

  • ou à sa transformation.

Cela influence directement vos revenus futurs.




2. Chef d’entreprise : quels dispositifs de retraite selon votre statut ?

La retraite obligatoire comprend :

  • La retraite de base, gérée par la CNAV, la SSI (ex-RSI) ou la CIPAV selon le statut.

  • La retraite complémentaire, gérée par l’Agirc-Arrco, la RCI ou les régimes libéraux.

Les dirigeants disposent de dispositifs spécifiques pour optimiser leur future pension.

La retraite des TNS (Travailleurs Non Salariés)

Retraite de base des indépendants (SSI)

Le calcul repose sur :

  • le nombre de trimestres validés,

  • les revenus déclarés (rémunération, pas les dividendes),

  • la moyenne des 25 meilleures années.

Spécificités :

  • Validation de trimestres uniquement par revenu (pas par durée de travail).

  • Revenus faibles = droits limités.

  • Possibilité de valider 4 trimestres même avec un revenu modéré (selon seuil annuel).

Retraite complémentaire : la RCI

La RCI fonctionne en points :

  • Plus la cotisation est élevée, plus on acquiert de points.

  • Possibilité de surcotiser volontairement : idéal pour les dirigeants souhaitant compenser des années à revenus faibles.

Les dispositifs spécifiques TNS : le rachat Madelin

Le rachat de trimestres Madelin est un dispositif exclusivement pensé pour les indépendants.

Condition : être ou avoir été affilié au RSI/SSI pendant au moins 25 ans.

Avantages :

  • Coût plus faible que le rachat classique (Fillon).

  • Permet de racheter jusqu’à 7 trimestres.

  • Rachat destiné à compléter les années incomplètes, les périodes faiblement cotisées, le déficit de trimestres pour obtenir le taux plein.

C’est l’un des meilleurs leviers pour améliorer sa retraite quand on a cotisé partiellement ou irrégulièrement.

Les professions libérales (CIPAV)

Les libéraux (anciens affiliés) cotisent à un régime intégralement en points :

  • retraite de base et complémentaire sous forme de points,

  • possibilité de surcotiser pour acquérir davantage de points,

  • rachat Fillon possible, mais pas de rachat Madelin.

Les dirigeants assimilés salariés (SAS, SASU)

Dirigeants assimilés salairés, vous cotisez à la CNAV pour la retraite de base, et à l’Agirc-Arrco pour la retraite complémentaire.

Avantages :

  • Système protecteur aligné sur les salariés cadres,

  • Nombre de points Agirc-Arrco dépend uniquement de la rémunération,

  • Accès au rachat de trimestres Fillon (études, années incomplètes),

  • Accès à la retraite progressive.

Limite : les dividendes ne génèrent aucun droit retraite. Attention aux stratégies de faible rémunération.

3. TNS et assimilés salariés : quels dispositifs pour racheter et optimiser sa retraite ?

Le rachat Fillon (tous statuts)

Ce dispositif permet de racheter vos années d'études supérieures, ainsi que les années avec moins de 4 trimestres validés. Le prix du trimestre évolue selon vos revenus et votre âge.

Vous pouvez choisir entre 2 options pour le rachat de vos trimestres :

  • rachat du taux seul (moins cher),

  • rachat du taux + durée (plus efficace, plus cher).

A noter : ces rachats de trimestres sont entièrement déductible fiscalement pour le chef d’entreprise.

La retraite progressive

Permet de percevoir une partie de la retraite tout en réduisant son activité est accessible aux assimilés salariés, et ouvert aux TNS depuis 2022.

Les majorations

En tant que dirigeant d’entreprises, vos droits à la retraite peuvent être majorés pour les raisons suivantes :

  • +10 % dès 3 enfants,

  • surcote si activité prolongée au-delà du taux plein,

  • départ anticipé pour carrières longues (si début d’activité avant un certain âge).

4. Comment optimiser sa retraite en tant que dirigeant ?

Choisir le bon statut juridique pour maximiser ses droits

  • La SAS est intéressante pour booster ses droits en tant qu'assimilé salarié.

  • La SARL peut optimiser charges + fiscalité pour les TNS.

Le choix dépend de l’objectif : protection sociale ou optimisation des charges.

Se rémunérer intelligemment

Il vous trouver le bon équilibre entre :

  • rémunération, qui ouvre des droits à la retraite, et

  • dividendes, fiscalement attractifs mais non cotisants. Vous ne cumulez ni trimestres, ni points pour la retraite avec ce mode de rémunération.

Penser à la cession de l’entreprise

La vente de titres ou du fonds de commerce peut, parfois, constituer une quasi-retraite en capital.

Dispositifs à connaître :

  • abattement pour départ à la retraite,

  • exonération partielle selon la valeur de l’entreprise,

  • pacte Dutreil.

Diversifier ses sources de revenus futurs

En tant que chef d’entreprise vous pouvez préparer votre retraite via des dispositifs de retraite obligatoire, complémentaire, et supplémentaire classiques, mais aussi spécifiques :

  • Retraite obligatoire (base + complémentaire),

  • Le Plan d'Epargne Retraite. Il offre une déduction fiscale immédiate, il est idéal pour les dirigeants à forte imposition, qui souhaitent anticiper leur retrait en lissant les futurs revenus.

  • L’épargne salariale pour les dirigeants. Même en SASU, le chef d’entreprise peut se constituer un PEE, un PER collectif, de l’intéressement / participation. La fiscalité est très favorable, et des possibilités d'abondement existent.

  • Les contrats retraite Madelin. Toujours actifs pour ceux qui en détiennent, ils permettent de sécuriser une rente viagère, et d’accéder à des versements réguliers dans un cadre fiscal avantageux.

  • Patrimoine financier (assurance-vie, PEA),

  • Immobilier (locatif, société patrimoniale),

  • Plus-value de cession.




5. À quel âge faut-il commencer à préparer sa retraite en tant que dirigeant d’entreprise ?

Le plus tôt possible.

Un dirigeant qui commence à préparer sa retraite à :

  • 35 ans : peut construire une stratégie longue, progressive, très fiscalement optimisée.

  • 45 ans : commence idéalement.

  • 50+ ans : encore possible, mais nécessite une stratégie plus intensive (permet notamment d’utiliser la déduction fiscale du PER).

6 erreurs fréquentes des chefs d’entreprise dans la préparation de la retraite

  • Penser que le patrimoine professionnel suffira.

  • Se rémunérer essentiellement en dividendes.

  • Oublier de diversifier son épargne.

  • Sous-estimer son besoin financier à la retraite.

  • Ne pas anticiper la cession ou la transmission de l’entreprise.

  • Reporter à plus tard la création d’une stratégie patrimoniale.

Conclusion : se préparer tôt pour sécuriser son avenir

La retraite d’un chef d’entreprise nécessite une approche globale qui combine :

  • stratégie juridique,

  • stratégie fiscale,

  • choix des bons produits d’épargne,

  • anticipation de la cession d’entreprise,

  • diversification du patrimoine.

Bien accompagné, un dirigeant peut non seulement sécuriser son avenir financier, mais aussi optimiser ses revenus pendant toute sa carrière.

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Sources

  • Entreprendre.service-public.fr — fiche « Régime de retraite de l'entrepreneur individuel (EI) » : détail du calcul de la retraite de base pour artisans, commerçants, industriels. Entreprendre

  • CIPAV — « Rachat de trimestres et/ou de points » : explique la possibilité pour les professions libérales de racheter des trimestres ou des points pour combler des années incomplètes. lacipav.fr+2lacipav.fr+2

  • Article “Travailleurs indépendants : le rachat de trimestres Madelin” — évoque le rachat de trimestres pour les indépendants, utile pour améliorer la pension en cas de cotisation faible ou irrégulière. lassuranceretraite.fr+1

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